Arthur Jules
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L'archéologie architecturale de Fabio Biondo.
L’histoire de l’archéologie comme discipline scientifique commence avec les humanistes du 15è siècle, en particulier avec Flavio Biondo et son livre « Roma instaurata libri tre». Dans un premier temps, cet ouvrage avait pour ambition de répertorier tous les monuments et artefacts disséminés dans Rome et encore pour la plupart considérés comme des œuvres païennes sans importance majeure. Par la suite, il s’attaquera à l’Italie dans son ensemble dans « Itali illustrata » pour ajouter dans « Roma triumphantis libri decem » une description de Rome plus poussée. Il établira un des premiers référencements des monuments et traces de la Rome antique.
Son observation méthodique mais cependant imprécise et toujours empreinte des mythes et légendes ayant accompagné ces artefacts au cours des siècles fera par la suite office de manifeste pour la conservation et restauration d’un patrimoine. Par ce geste, il participe à une révolution dans ce qui est de la considération du passé antique de la ville, au travers de cette nouvelle discipline qu’est l’archéologie.
Déjà à l’époque il existait des guides « touristiques » destiné aux pèlerins de la ville phare de la chrétienté mais imprécis et se servant de récits légendaires reposant sur des origines diverses. Ce qu’a fait Biondo est un référencement qui permit par la suite d’envisager la ville et l’Italie d’une manière différente, en modifiant le regard sur des lieux qui n’étaient alors que triviaux.
Ces quelques livres ont apporté de nouveaux points de vue sur les paysages urbains en voie de développement et permettent de considérer le paysage architectural comme empreint d’une histoire et parlant d’us et coutumes de ses habitants se développant au cours des siècles, sans jugement de valeur.
S’il y avait une manière de reconsidérer le paysage urbain, si nous devions reconsidérer l’archéologie pour en inventer une forme plus contemporaine, quels seraient les objets à analyser, et de quelle manière pourrions nous établir un référencement, nous permettant d’avoir une vision à la fois globale et précise d’un territoire urbain ? De quel côté porter notre regard ? Quelle méthodologie adopter ?
C’est pour nous en passant par une archéologie contemporaine* et en essayant de mettre en évidence les choix architecturaux. Nous pensons possible de montrer, comme l’a fait Biondo à son époque, une façon différente de regarder les systèmes qui font le tissu social de nos villes. Nous cherchons donc à poser un œil nouveau sur l’architecture, et une compréhension qui dépasse le mythe des architectes génies ayant construit les plus beaux bâtiments de Rome ayant droit à une renommée internationale. Nous posons donc d’ores et déjà notre regard sur ces bâtiments, communs, abandonnés, en phase de destruction sur des zones laissées à l’écart, ayant accueillis un temps les classes moyennes, ceux ayant accueilli les classes ouvrières, et qui s’érodent inéluctablement.
*L’Archéologie Contemporaine vise à explorer les caractéristiques du changement diversifié et rapide à travers les échelles micro et macro en utilisant une gamme de techniques d'investigation Archéologique classique et expérimentale.
Observation et mise en place du processus de recherche
Rome parsemée de nids de poule, des épaves de voitures laissées pour compte sur des parkings improvisés entre deux voies de tram.
Des ruines du 20è siècle se confondent à celle d’un bâtiment du 2è, les édifices sont rafistolés pour tenir quelques années supplémentaires, les rues rénovées sont réservées aux touristes, le Romain vit dans un patchwork chaotique de bitume, de pierre et de goudron.
Comme l’a fait Biondo 600 ans auparavant, nous nous promenons dans cette Rome délaissée où l'urbanisme semble désuet.
Nous avons choisi de nous concentrer sur San Lorenzo, quartier étudiant ne gardant que d'infimes traces du passé, exceptée la muraille de la vieille Rome qui en établit ses limites « naturelles ». Le quartier a été bombardé et complètement détruit pendant la seconde guerre mondiale, puis reconstruit, ce qui nous situe dans un paysage urbain contemporain.
Après avoir établi une typologie des bâtiments à San Lorenzo, nous avons choisi de faire un référencement des façades et de leurs structures, celles qui en font l’identité visuelle, qui reflètent la lumière, qui influencent la portée de nos regards sur la ville et sur les autres. Nous avons donc réalisé une série de graffitis, des repères visuels, symbolisant les différentes architectures.
Nous avons jugé pratique d’annoter ces bâtiments à même les façades car, pour pouvoir comprendre un espace, il faut pouvoir le parcourir de la même manière que nous le ferions avec un livre, en y mettant des annotations et des marque-pages. Ainsi, nous invitons les personnes à être attentives à leur environnement et à leur façon de s'y intégrer.
Telle des tours de bitume,
La pierre repeinte et polluée s’érode
Ce dégradé de lumière du plus sombre vers le bas au plus clair vers le haut,
Diffusé par cette lumière d’un soleil plutôt bas,
Crée un sentiment de légèreté,
Il ouvre le regard sur les hauteurs de la ville.
Les blocs plus bas sont quant à eux uniquement sombres,
Mais ne s’érodent pas de la même manière,
Cette poussière, ce sable venant du Sahara, n’étant point balayé par les courants d’air qui s’engouffrent dans les couloirs créé par les blocs plus hauts,
Recouvre les angles, et en fond, amassés en groupe, des buttes, des ilots.
Les bretelles surélevées plongent une partie du quartier dans la pénombre, laissant de grands espaces libres, où le regard peut se projeter dans la grisaille.
Une impression d’immersion partagée avec les autres passants, un état latent à peine perceptible, mais englobant l’espace.
Les bâtiments plus récents font bloc, impénétrables, ils ont encore quelque chose à préserver, comme si l’ancienneté de la pierre et sa porosité transparaissaient sur la vie sociale.
Introduction
et
observation
Processus de recherche
Poème
L'archeologia architetturale di Fabio Biondo.
La nascita dell’archeologia come disciplina scientifica si sviluppa inizialmente grazie agli studi degli umanisti del Quattrocento, in particolare con le opere di Flavio Biondo, autore del libro “Roma instaurata” pubblicato in tre volumi tra il 1444 e il 1446. Con quest’opera egli propone una ricostruzione della topografia romana attraverso l’analisi e la catalogazione dei resti allora visibili, a quel tempo considerati opere pagane senza particolare importanza. In seguito, questo lavoro si collegherà ad una sua opera successiva, “Italia illustrata”; un libro di geografia basato sui personali viaggi dell’autore, costituirà uno dei primi documenti storici e artistici riguardanti la Roma Antica.
La sua osservazione metodica ma tuttavia imprecisa poichè ancora intrisa dei miti e dei racconti che, nel corso dei secoli, hanno accompagnato la storia dei monumenti e dei resti romani, diventerà poco a poco un vero e propio manifesto ufficiale, volto a promuovere la restaurazione di un ricco patrimonio cittadino. Da questo gesto, participa a una revoluzione della considerazione del passato antico della città, a traverso une nuova disciplina : l'archeologia.
Già all’epoca esistevano alcune guide “turistiche” per i pellegrini della città-simbolo della cristianità, ma si trattava di riferimenti imprecisi, che spesso si servivano ancora di racconti mitici provenienti da diverse origini. Il lavoro svolto da Biondo, invece, è una documentazione approfondita che ha poi permesso di pensare la città e l’Italia in modo diverso, portando lo sguardo su posti e luoghi ancora considerati triviali.
Questi libri propongono un nuovo modo di osservare un paesaggio urbano in via di sviluppo e permettono di considerare il territorio architettonico come uno spazio intriso di storia e attraversato da usi e costumi di innumerevoli abitanti, evolutisi attraverso i secoli, senza giudizio di valore.
Se ci fosse un modo, oggi, di riconsiderare il paesaggio urbano, se dovessimo riconsiderare anche l’archeologia per inventarne una forma più attuale, quali sarebbero gli oggetti da analizzare e come potremmo raggiungere una documentazione che ci consenta di avere una visione globale e precisa di un territorio urbano? Dove guardare ? Quale sarebbe la metodologia giusta?
A noi sembra possibile proporre, come fece Biondo all’epoca, un nuovo modo di osservare i sistemi intorno a noi servendoci dell’archeologia contemporanea*. Cerchiamo di rivolgere uno sguardo nuovo all’architettura, e proponiamo una comprensione che superi il mito degli architetti-geni che avrebbero costruito i più bei monumenti della città.
Ci interessiamo quindi a questi edifici ordinari, abbandonati e in via di distruzione; situati in zone un tempo periferiche, che accolsero le classi medie ed operaie e che oggi, in assenza di qualsiasi tipo di restauro, si deteriorano inevitabilmente.
*L’Archeologia contemporanea mira ad esplorare le caratteristiche del cambiamento diversificato e rapido, attraverso le scale micro e macro, utilizzando/usando una gamma di tecniche d’investigazione classica e sperimentale.
Osservazione e creazione del processo di ricerca.
Roma cosparsa di buche, rottami abbandonati fra due binari di tram. Rovine del XX secolo si confondono con quelle del II sec, i palazzi sono rattoppati per vivere qualche anno in più, le strade rinnovate sono per i turisti stranieri, il Romano vive in un patchwork caotico di bitume, pietre e catrame.
Come 600 anni prima ha fatto Biondo, passeggiamo in questa Roma trascurata dove l'urbanismo sembra antiquato. Abbiamo deciso di concentrarci su San Lorenzo, un quartiere studentesco che mantiene solo minime tracce del passato, tranne le mura della vecchia Roma che ne sono i suoi limiti "naturali". Il quartiere è stato bombardato e completamente distrutto durante la seconda guerra mondiale, poi ricostruito, permettendoci di radicarci in un paesaggio urbano contemporaneo.
Dopo una comparativa dei palazzi a San Lorenzo, abbiamo scelto di fare un confronto delle facciate e delle strutture, quelle che fanno l'identità visuale del quartiere, che riflettono la luce, che influenzano la portata del nostro sguardo sulla città e sugli altri.
Da qui, abbiamo realizzato una suite di graffiti, di segnali visivi, simbolizzando le diverse architetture. Perciò abbiamo giudicato pratico annotare questi edifici direttamente sulle loro facciate perchè per poter capire uno spazio, bisogna poterlo percorrere come faremmo con un libro, mettendoci appunti e segnalibri. In tal modo, invitiamo le persone ad essere attente al loro ambiente e alla loro posizione dentro.
Introduzione
e
osservazione
Processo di ricerca
The architectural observation of an area, based on the humanistic process having focused his gaze on the city of Rome, and using contemporary archeology as a method of investigation
The story of archeology as a scientific discipline starts with the XVth century humanists, especially Flavio Biondo and his book “Roma instaurata libri tre”, which first ambition was to reference all the monuments and artefacts scatter in Rome, back then considered pagan works with no major importance. Afterwards he broach the entire Italy in “Italia illustrata” to add in “Roma triumphantis libri decem” a more detailed description. He will establish one of the first referencing of the monuments and tracks of the past in the Ancient Rome.
His observation but yet imprecise and still marked with myths and legends that went with these artefacts over the centuries, will then become an official manifesto for the gesture of restoring an inheritance. With this gesture, he participates to a revolution in considering the past of a city/a city’s past, through this new discipline that is archeology.
Despite the lack of rigour in his observations’ scientific accurateness, these books are not less than a new way of considering a developing urban landscape, and permitting to study the architectural territory as marked by/with(?) a story and talking about habits and customs of its inhabitants(?) over the centuries.
Even then tere were “tourist” guides for pildrims in the leading city of Christianity but imprecise and making use of legends based on various sources. What did Biondo is a listing that allowed later to consider the city and Italy in a different way, bringing our look at places that were as trivial.
If there was a way to rethink the urban landscape, should we reconsider archeology to invent a more contemporary form, what are the objects to be analyysed, and how could establish a listing, allowing us to have a vision is both global and specific of an urban area? Whitch side turn our gaze? What methodology adopted?
It is for us through a contemporary archeology* and trying to highlight the architectural choices, we think possible to show, as did Biondo in his time, a different way of looking at systems that do social network of our cities. So we are looking to take a fresh look at the architecture, and an understanding that goes beyond the myth of genius architects who built the most beautiful buildings in Rome entitled to international fame. We already ask our look at these Buildings, common, abandoned, in phase of destruction to area left out having met a time the middle classes, those who welcomed the working classes, and eroding without one think of any restorations.
*« Contemporary Archaeology aims to explore the characteristics of diverse and rapid change across micro and macro scales by using a range of conventional and experimental Archaeology investigative techniques”
Observation and establishment of the research process
Rome strewed over potholes, car wrecks are left behind on improvised parking between tramway tracks.
Ruins of the 20th century coincide with some of the 2nd century, the constructions are patched up to hold a few years more, the streets still intact are for the tourists, but the Roman lives in a chaotic patchwork of asphalt, stones and tar.
As Biondo did 600 years before, we walk in this neglected Rome, where urbanism seems outdated.
We chose to focus on San Lorenzo, student neighborhood with tiny traces from the past, excepted the wall of the old Rome that delimited its "natural" borders. The district was bombed and totally destroyed during the WWII, then reconstructed which leaves us in a contemporary urban landscape.
After establishing a typology of the buildings of San Lorenzo, we chose to make a referencing of the facades and its structures, the ones that make the visual identity of a neighborhood, that reflect light, that influence the scope of our attention on the city and other people. So we designed different graffitis, visual cues, symbolizing the different architectures.
We found convenient to mark these buildings directly on the facades because, in order to understand a space, we need to browse it in the way we would with a book, putting annotations and bookmarks. Thereby, we invite the people to pay attention to their environment and their way to be part of it.
Such as bitumen towers,
The painted and polluted stone erodes,
This gradient light, the darker down to clearer upward,
Released by the light of a rather low sun
Create a feeling of lightness,
It opens the eyes on the heights of the city.
Meanwhile the lower blocks are only dark,
But does not erode in the same manner,
This dust, sand from the Sahara, not being swept off by the streams of air rushing into the corridors of the tallest blocks,
Covers the angles, and background, raised in groups, mounds, islands.
The highway ramps plunging part of the neighborhood in the twilight, leaving large free spaces, where the look can project into the gray.
Shared impression of immersion with other passersby, a latent state barely noticeable, but embrassing space.
The newer buildings are standing, impenetrable, they still have something to preserve, as if the age of the stone and its porosity shone on social life.
Introduction
and
observation
Research process
Poem